
La commission de l’emploi du Parlement européen a adopté aujourd’hui, à une large majorité, le rapport sur l’intelligence artificielle sur le marché du travail. Soutenu par les groupes progressistes, ce texte envoie un message fort en direction de la Commission européenne.
« Nous refusons qu’un employeur mesure vos clignements d’yeux pour évaluer votre productivité. Nous refusons que nos travailleurs soient licenciés par un algorithme. Le travail est une relation humaine, pas une suite de données », a déclaré le député européen Marc Angel, négociateur de ce rapport pour les socialistes et démocrates.
Le rapport fixe des principes clairs :
- Transparence sur l’usage des algorithmes au travail ;
- Contrôle humain sur toutes les décisions importantes ;
- Interdiction des pratiques de surveillance intrusive.
Il propose également d’étendre les droits acquis par les travailleurs des plateformes à tous les travailleurs exposés à l’intelligence artificielle, afin d’éviter la création de deux catégories de travailleurs sur le marché de l’emploi.
Ce vote n’est qu’une première étape : le texte sera bientôt soumis à la session plénière, où il faudra préserver la majorité progressiste et s’assurer que tous les groupes politiques, y compris le PPE, se placent du bon côté de l’histoire.
Le Parlement adresse ainsi un signal clair à la Commission européenne, qui présentera le 3 décembre prochain sa “Quality Job Roadmap”. Ce plan devrait inclure un appel à une directive européenne sur l’intelligence artificielle au travail, en ligne avec les engagements pris par la présidente Ursula von der Leyen en début de mandat.
L’Europe doit garantir que l’innovation technologique rime avec progrès social.